Les mesures du Grenelle Environnement vont dynamiser le secteur de la construction dès la fin 2009
Malgré un ralentissement du secteur de la construction prévu pour 2009, l’application des mesures du Grenelle Environnement devait se ressentir dès la fin de cette même
année : 205 milliards d’euros au titre de la rénovation thermique des bâtiments anciens, des logements sociaux et des bâtiments publics, mise aux normes des bâtiments neufs, réduction des nuisances sonores dans les logements, amélioration de la qualité de l’air intérieur, dont 192 milliards d’euros pour la rénovation thermique, 97 milliards pour les transports. Enfin, le plan d’action « Villes durables » et le projet des écoCités, visant à favoriser l’émergence d’une nouvelle façon de concevoir, construire, faire évoluer et gérer la ville, devraient également générer des travaux de construction au cours des prochaines années.
Prévisions du secteur de la construction : La construction continue de créer des emplois en 2008. Les perspectives sont moins favorables en 2009, mais les premiers effets du Grenelle de l’Environnement sont attendus en fin d’année.
Les prévisions du ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du Territoire, mettent en évidence des créations nettes d’emplois dans le secteur de la construction en 2008, malgré un volume globale d’activité qui ne bat pas le niveau record atteint en 2007. En 2009, compte tenu d’une conjoncture macro-économique moins porteuse, l’activité des entreprises de construction devrait diminuer de 3,6 % en volume, avec une construction neuve de bâtiments et des travaux publics moins dynamiques. Cependant, les travaux d’entretien et d’amélioration des bâtiments devraient quant à eux poursuivre leur croissance en 2009 et soutenir le secteur, en partie grâce aux mesures du Grenelle de l’Environnement en matière de rénovation énergétique.
Les salariés permanents n’ont jamais été aussi nombreux dans la construction depuis 26 ans
Après onze années consécutives très favorables pour le secteur de la construction (+ 2,8 % en moyenne par an en volume depuis 1996), marquées par une croissance exceptionnelle des investissements de l’ensemble des commanditaires, le secteur de la construction a atteint un chiffre d’affaires record de 176,7 milliards d’euros en 2007 et 1,9 million d’actifs au 31 décembre 2007 : 1 479 000 salariés permanents, 270 000 non-salariés et 150 000 intérimaires (en équivalents temps plein).
Les salariés permanents n’ont jamais été aussi nombreux dans la construction depuis 26 ans et ce record devrait être à nouveau battu en 2008.
La construction a bénéficié, au cours des dernières années, d’une conjoncture macro-économique favorable, d’une forte progression de l’investissement des collectivités locales, et de nombreuses mesures mises en oeuvre ou impulsées par le Gouvernement telles que le taux réduit de TVA appliqué aux travaux d’entretien-rénovation des logements anciens, les incitations fiscales à l’investissement locatif, la forte augmentation depuis 2004 des agréments de logements locatifs sociaux dans le cadre du volet logement du plan de cohésion sociale, les efforts de construction de l’agence nationale de rénovation urbaine, le prêt à taux zéro pour l’accession à la propriété, le crédit d’impôt pour l’accession à la propriété ou le plan « Hôpital 2007 » pour la construction dans le domaine de la santé.
Des mesures mises en place pour enrayer le ralentissement de ce secteur observé dès 2007
Le ralentissement cyclique de la conjoncture de la construction, observé depuis la fin de l’année 2007, s’est accentué en 2008 sous l’effet de la crise économique et financière. Dès lors, l’Etat a pris de nombreuses mesures d’urgence pour soutenir l’investissement des particuliers, des entreprises et des collectivités locales : création d’un Fonds stratégique d’investissement national, plan de soutien au financement des PME, mise à disposition d’une enveloppe de 5 Mds € de prêts aux collectivités locales, mesures de soutien à l’activité économique, et plan de soutien aux banques afin de faciliter l’accès au crédit des ménages, des entreprises et des collectivités locales. Par ailleurs, l’Etat organise l’achat, par les organismes de logements locatifs sociaux, de 30 000 logements en l’état futur d’achèvement.
Dans ce contexte et malgré une baisse importante des mises en chantier de logements et de locaux, le repli de l’activité du bâtiment reste limité en 2008 (-1,5% en volume), avec un contraste émergent entre une construction neuve, en baisse de 4,9 % et une activité d’entretien-rénovation dynamique (+ 1,5 %).
Dans les travaux publics, compte tenu de la contraction traditionnelle des investissements des communes en période post-électorale, l’activité des travaux publics diminue légèrement, de 1,3 % en volume en 2008, par rapport au niveau très élevé atteint en 2007.
20 000 créations d’emplois prévues en 2008
La création nette d’emplois permanents dans la construction devrait s’élever à 20 000 postes en 2008 (+1,4% en glissement annuel), alors que le recours au travail intérimaire devrait diminuer de 6 000 à 7 000 personnes en équivalents-salariés annuels. La construction a considérablement renforcé ses capacités de production au cours des dix dernières années, avec la création nette de plus de 340 000 postes salariés permanents de 1998 à 2007 inclus et 75 000 en équivalents-temps plein via l’intérim.
En 2009, les perspectives sont moins favorables pour la construction neuve et les travaux publics mais les premiers effets des mesures de soutien sont attendus en fin d’année
L’activité de construction neuve de logements et de locaux non résidentiels devrait enregistrer un repli de 7,9 % en volume en 2009, en raison de la baisse des mises en chantier observée en 2008.
L’activité des travaux publics devrait enregistrer une baisse de 5,4 % en volume en 2009, compte tenu du traditionnel cycle électoral de l’investissement des municipalités.
Le volet "rénovation énergétique des bâtiments " du Grenelle Environnement devrait relancer ce secteur dès la fin 2009
Cependant, les premières mesures du Grenelle Environnement devraient commencer à produire leurs effets en fin d’année 2009, pour le volet « rénovation énergétique des bâtiments ». Ainsi, les activités d’entretien-amélioration de logements et de locaux progresseraient de 1,1 % en 2009, et ce, malgré la crise économique et financière.
En 2009, compte des tenu des perspectives d’activité, l’effectif salarié permanent du secteur de la construction pourrait connaître un repli d’environ 30 000 personnes (- 2 % en glissement annuel). L’intérim devrait jouer son rôle traditionnel de variable d’ajustement pour les entreprises, avec une baisse d’environ 15 000 personnes en équivalent temps plein (-10,5%). Les goulots de production liés au manque de personnel, significatif au cours des dernières années, devraient avoir largement disparus l’an prochain, surtout dans les travaux publics.
Le projet de loi de finances pour 2009 prévoit un certain nombre de mesures de soutien de l’activité de construction : TVA à 5,5% reconduite pour les travaux d’entretien rénovation des logements, 30 000 Pass foncier pour l’accès des ménages à la propriété, l’augmentation des plafonds liés au prêt d’accession social pour les particuliers, la libération des terrains de l’Etat, le plan « Campus » de rénovation des universités, et le plan « Hôpital 2012 » qui assure la continuité des investissements dans la construction de locaux de santé. En outre, davantage de travaux liés à l’accessibilité des établissements recevant du public devraient être engager en 2009.
De surcroît, le projet de budget intègre, dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, le prêt à taux zéro vert pour les travaux de rénovation thermique, l’extension du crédit d’impôt développement durable ou encore la distribution de prêts bonifiés pour la rénovation thermique des logements sociaux.
Toutes ces mesures devraient jouer un rôle contra-cyclique en 2009.
Des perspectives favorables pour la construction
Le programme des agences de l’eau prévoit 7,3 milliards d’euros d’investissements sur la période 2007-2012, essentiellement en matière de lutte contre la pollution. Ce programme pourrait représenter un montant total de 22 milliards d’euros de travaux sur cette même période pour le secteur des travaux publics.
Selon l’étude d’impact du projet de loi programme du Grenelle de l’environnement, sa mise en place représentera pour la construction plus de 300 milliards d’euros d’investissements à l’horizon 2020, correspondant au maintien ou à la création de plus de 300 000 emplois :
205 milliards d’euros pour le bâtiment au titre de la rénovation thermique des bâtiments anciens, des logements sociaux et des bâtiments publics ; mise aux normes des bâtiments neufs ; réduction des nuisances sonores dans les logements, amélioration de la qualité de l’air intérieur, dont 192 milliards d’euros pour la rénovation thermique.
97 milliards pour les transports (dont 53 milliards pour les LGV, 36 pour les transports en commun en site propre, 4 pour le canal Seine Nord Europe...).
Enfin, le plan d’action « Villes durables » et le projet des écoCités, visant à favoriser l’émergence d’une nouvelle façon de concevoir, construire, faire évoluer et gérer la ville, devraient également générer des travaux de construction au cours des prochaines années.
Voir: La conjoncture du secteur de la construction (PDF)
Source: Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire
92055 La Défense Cedex
Tél. : 01 40 81 21 22 website: www.developpement-durable.gouv.fr